Le marché automobile français poursuit sa tendance à la baisse depuis la crise sanitaire, avec un recul notable des ventes de véhicules neufs. En juillet 2025, les immatriculations ont plongé de 8 % par rapport à l’année précédente, reflétant un climat d’incertitude et une prudence accrue chez les acheteurs. Malgré ce contexte morose, le segment des voitures électriques affiche une dynamique intéressante, portée par un modèle français qui s’impose en tête des ventes.
Cette progression des véhicules électriques souligne un changement profond dans les habitudes d’achat, même si la demande des particuliers reste freinée. Le leasing social et les flottes d’entreprise jouent un rôle clé dans ce mouvement, tandis que le nouveau bonus écologique, attendu comme un levier, n’a pas encore produit ses effets visibles. Retour sur les chiffres et tendances qui dessinent le marché automobile électrique français aujourd’hui.
Un marché automobile français en recul continu
Depuis la crise Covid-19, le marché des voitures neuves en France connaît un déclin régulier. En juillet 2025, les immatriculations ont chuté de 8 % par rapport à juillet 2024, avec un total de 116 376 unités enregistrées. Cette baisse affecte particulièrement les particuliers, dont les achats ont reculé de 10 % sur les sept premiers mois de l’année. Cette tendance s’explique notamment par les interrogations persistantes autour des aides gouvernementales, qui freinent la décision d’acquisition chez les consommateurs individuels.
Les professionnels, en revanche, continuent d’investir, bien que la croissance ne soit pas suffisante pour compenser la baisse générale. Le marché reste donc marqué par une certaine morosité, qui contraste avec l’engouement croissant pour les véhicules électriques, un secteur qui attire toujours plus l’attention.
La montée en puissance des voitures électriques
Alors que le marché global recule, les voitures électriques enregistrent une progression notable. En juillet 2025, leurs immatriculations ont augmenté de 15 % sur un an. Ce résultat est largement porté par une explosion des commandes en flottes d’entreprises, qui ont bondi de 70 %. Ces acquisitions massives traduisent une stratégie claire d’adoption de la mobilité électrique dans le monde professionnel.
En revanche, la dynamique est tout autre du côté des particuliers : leurs achats de véhicules électriques ont ralenti, avec un recul de 15 % en juillet. Ce ralentissement est lié aux incertitudes sur le nouveau bonus écologique, dont les effets ne se sont pas encore fait sentir, en raison des délais entre commandes et livraisons. La part de marché des voitures électriques s’établit néanmoins à 17 % en juillet 2025, en hausse par rapport à 14 % un an auparavant, avec un pic à 18 % en début d’année.
Le rôle du bonus écologique et du leasing social
Le nouveau bonus écologique, conçu pour stimuler la demande, n’a pas encore permis d’enregistrer un impact tangible sur les ventes. Le temps nécessaire entre l’annonce des aides, la commande et la livraison des véhicules explique ce décalage. En attendant, le leasing social émerge comme une piste prometteuse pour relancer les ventes de voitures électriques auprès des particuliers, en offrant des formules de location plus accessibles et adaptées aux ménages modestes.
Le marché de l’occasion et les transactions entre particuliers
Sur le marché de l’occasion, la tendance est contrastée. Les voitures électriques d’occasion reculent de 3 %, signe d’un renouvellement encore limité ou d’une offre moins abondante. Parallèlement, les transactions entre particuliers, tous types de motorisations confondus, augmentent de 13 %. Ce phénomène traduit une volonté croissante des Français de se tourner vers des alternatives plus économiques et souvent plus écologiques, sans passer par les circuits traditionnels de distribution.
La Renault 5 E-Tech, leader incontesté des ventes électriques
La Renault 5 E-Tech, modèle 100 % électrique et made in France, domine largement le marché en juillet 2025. Avec 2 033 unités vendues, elle confirme sa popularité notamment grâce à une version d’entrée de gamme proposée à moins de 25 000 euros, un prix très compétitif. Depuis le début de l’année, elle cumule 17 785 ventes, retrouvant sa place de leader après deux mois d’absence dans le classement.
Ce succès illustre l’importance du rapport qualité-prix et de l’ancrage local dans le choix des consommateurs. La Renault 5 E-Tech profite d’une image forte, combinant innovation, accessibilité et fabrication française, ce qui la rend particulièrement attractive sur un marché électrique en pleine évolution.
Les autres modèles phares du podium
Le podium de juillet est complété par le BMW iX1, deuxième avec 1 083 ventes, et le Tesla Model Y, troisième avec 979 unités écoulées. Le retour du Model Y dans le top 10 ne s’explique pas par l’effet du bonus écologique, encore trop récent pour avoir influencé les commandes, mais plutôt par une demande soutenue sur ce segment premium.
Un top 10 électrique qui reflète une dynamique encourageante
Le classement des dix voitures électriques les plus vendues en juillet 2025 témoigne d’un marché électrique dynamique, capable de résister à la morosité générale du secteur automobile. La progression constante de la part de marché, portée par des modèles accessibles et des stratégies d’entreprise ambitieuses, confirme l’intérêt grandissant des Français pour la voiture électrique.
Malgré les défis liés aux aides gouvernementales et au pouvoir d’achat, le secteur électrique continue de séduire, avec des perspectives encourageantes à moyen terme, notamment grâce à des initiatives comme le leasing social et l’offre renouvelée des constructeurs français.
